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Née d'un besoin criant d'inclusion financière, la première banque 100 % digitale d'Égypte verra le jour en 2026, promettant de transformer l'accès aux services bancaires pour une population encore largement non bancarisée.
Dans un pays de plus de 116 millions d'habitants où le taux de bancarisation reste l'un des plus faibles de la région, à peine un tiers de la population adulte dispose d'un compte bancaire, la Banque centrale égyptienne a donné son feu vert à la création de la première banque entièrement numérique du pays.
Baptisée " Onebank ", cette néobanque sera portée par Misr Digital Innovation (MDI), une société fondée en 2020 pour piloter le projet, et opérera comme filiale de Banque Misr, l'une des plus anciennes et prestigieuses institutions financières d'Égypte.
Contrairement aux banques traditionnelles, Onebank ne disposera d'aucune agence physique et proposera une gamme complète de services exclusivement en ligne, allant de l'ouverture de compte aux crédits, en passant par les paiements et l'épargne digitale.
Selon un communiqué de MDI, ce lancement attendu en 2026 s'inscrit dans une stratégie nationale visant à stimuler l'adoption des technologies financières (fintech), à favoriser l'inclusion financière et à accompagner la transition numérique du secteur bancaire.
Une néobanque née du déficit de bancarisation
Ce besoin est né d'une extrême faiblesse du taux de bancarisation en Égypte. Plus de 60 % des adultes n'ont toujours pas de compte bancaire, selon la Banque mondiale. Ce qui maintient clairement une grande partie de la population en marge du système financier formel et limite leurs possibilités d'épargne, d'investissement ou même d'accès à des crédits de base.
Dans un pays où l'économie repose encore largement sur le cash, cette absence d'intégration bancaire freine la circulation des capitaux et alourdit les coûts des transactions. La création d'une banque 100 % digitale vise donc à combler cette fracture, en offrant une porte d'entrée accessible, rapide et entièrement mobile vers les services financiers.
Cette initiative répond aussi à une transformation générationnelle. En effet, plus de la moitié de la population égyptienne a moins de 30 ans, une jeunesse connectée, habituée aux solutions digitales, et pour qui le smartphone est le premier outil de gestion quotidienne.
Il est à noter que ce projet, comme bien d'autres en cours, s'inscrit dans la stratégie nationale d'inclusion financière 2030, pilotée par la Banque centrale. Cette feuille de route vise à élargir l'accès aux services financiers pour tous les Égyptiens, en particulier les populations non bancarisées et les petites entreprises.
Jihen Mkehli
Publié le 20/08/25 08:44
